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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 17:04

 

Roman

est un prénom étonnant j’aurais eu un garçon l’aurais-je prénommé ainsi penser est une trop belle affaire pour échapper aux maux de tête en écrivant ce roman à Amiens que je n’osais montrer à ma femme le personnage central s’appelait Johannès comme s’il fallait toujours nommer quelqu’un un héros de livre une personne inventée de toutes pièces un tiers que l’on ne connaîtra jamais qui n’existe pas pourquoi dénommer pour l’identifier lui constituer un curriculum vitae Johannès Hart un nom qui n’est pas français écrit sur un cahier au stylo noir puis retapé à la machine à écrire cette bonne vieille bécane qui prenait presque la place et la surface d’un bureau entier je dois avouer qu’à la relecture dix-neuf ans après cela tient mais ces trente pages incomplètes non terminées que forment-elles pourquoi n’avoir pas achevé ce projet pour ne pas être de la corporation des écrivants des faiseurs de lumière en pleine nuit

les questions se posent et il n’y aura sans doute jamais de réponse à l’ignorance ce qui existe ne peut pas mourir ce qui est écrit est inscrit dans un marbre et il doit bien exister des fous pour creuser l’archéologie de papier c’est la mienne après tout ce personnage n’était pas moi il suivait une trajectoire connue identifiée est le mot certes mais il devait figurer un autre homme qui aurait eu tendance à réussir sa vie

les pages se sont accumulées dans un désir inouï d’accumuler ces manuscrits épars aux poèmes posés en courtes proses parfois leur nombre je ne le connais pas car j’ai conservé peu d’éléments de cette construction apparente le temps freinait l’écriture la pensée les lectures et le ressenti des œuvres l’expérience se fait avec le temps et croire au génie est une croyance quasi religieuse la différence repose sur le travail constant de nuit comme de jour laissé sans repos vivre en dehors de la communauté des hommes ou se dédier entièrement à eux puiser sans cesse l’eau de cette source non tarie ressentir les couleurs la musique comme le goût d’une viande d’un plat épicé ou du froid sur la peau de l’été pour se saouler à mort et ressentir l’ivresse majeure quand on a déssaoulé pour revenir à la réalité pour en respirer sa puissance et parfois aussi sa beauté

 

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