L'usine à poèmes : 2 nouveaux sonnets déchaînés de Laurent Fourcaut

Une pluie de déluge m'accompagne à Sainte-

Mère où pour dîner j'arrive après avoir bu

ma honte venir gras d'une vie qui esquinte

son type des varices pire qu'en Airbus

tel est cher mon fantasme à peine d'une pinte

j'ai transgressé la Loi que je crie à l'abus

point de désir sans peur plus étroit qu'à Corinthe

le détroit qui conduit à l'éden des obus

id est des seins féminins vrai quelle merveille

la serveuse en a deux tout à fait épatants

ils sont profonds mouvants te laissent pas en veille

j'attends qu'elle repasse et j'ai le cœur content

quoi qu'elle fiche en attendant dans la cuisine ?

ne sait-elle pas que d'elle dépend ma pine ?

* 

Elle épelle les fromages pour les étran-

gers dînant à l'auberge et qui pigent que dalle

Livarot Pont-L'Évêque il faudrait qu'au Latran

on décidât d'excommunier tous ces vandales

ce n'est pas très correct ? dès l'âge de quatre ans

j'ai détesté les ploucs et j'ai courtisé Dalle

(Béatrice) on me vit inflexible impétrant

du paradis des meufs avant que sous la dalle

je m'allasse alléger des lubies du désir

cependant je déguste un bordeaux ordinaire

mais très bon la serveuse aux beaux seins à gésir

impavide me voue aussi suis-je vénère

je la voudrais tenir attachée à un arbre

pour lui fendre partout la peau avec mon sabre

                                                                                              Laurent FOURCAUT,

                                                                                              En attendant la fin du moi, éd. Bérénice