C’est à vous mes concitoyens
Qui ne s’appartiennent plus
C’est à vous à qui on a pris l’essence d’être
Cloué par les mains aux portes des villes
La langue tranchée et laissés abandonnés
Aux derniers barbares débarqués des déserts lointains
Ce furent pour vous les luttes et combats offerts
Malgré nos faibles moyens et notre raison
Nous avions vu loin
Mais les gens vivent dans le présent
Pas dans le passé et encore moins dans le futur proche
Qu’ils ne peuvent imaginer hormis le poids de leurs dettes
Ce furent des temps agréables et doux
Quand notre langue évoquait l’espoir de fariboles
Je garde mes marottes comme un signe païen
Te prends les ordres au pied de la lettre
En n’obéissant pas sinon à la seule parole libre
Et on ne me fera pas prendre des vessies pour des lanternes
Dans le mensonge bancal asséné à chaque Vingt heures
Terrible sensation que de ne pas se sentir dans le wagon commun
A ne pas bêler ni gémir dans le troupeau de veaux
Ou de moutons qui attendent le jour prochain
Pour vous l’espoir se résumera aux heures d’ouverture de l’abattoir
Saint Julien Molin – Molette, Paris,
août 2009