Désormais
Il n’y a plus de place au hasard
Dans ces temps incertains
Blessés d’extrême confusion
Et finalement désespérés
On mesure alors à leur juste valeur
Les pertes immenses innombrables
De l’individualité portée en étendard
Leur fadeur triste et anxiogène
Leur nullité fatale
Pourquoi
En sommes-nous arrivés là
Dans le grand retournement
Le bouleversement de l’humanité
Rendue sans grade
Dans la confusion des sentiments
Lorsqu’on nous fait prendre
Des vessies pour des lanternes
Quand la gauche revendique la droite
Quand le fascisme religieux est l’allié objectif
Du progrès de ne plus penser du tout
Aujourd’hui on est libre
Libre de se taire
De subir la loi inique
De l’absence d’avenir commun
De l’accélération de l’espace
La terre est finie dans son ultime acception
La première couleur quand on vient au monde est le rouge a été publié aux éditions Le bruit des autres, mars 2011, 89 p., 12 euros (ISBN 978-2-35652-062-3)