Je revendique
Ma vie
Comme une offrande à mon lecteur
Je revendique
Ma seule liberté
Pour survivre
Je revendique
Ma poésie
Riez oui ma poésie
Je revendique
Cette épouse indifférente
Qui a honte de moi
Je revendique
Quand elle me dit de bon cœur
Que je ne sais rien faire
Car chaque jour qui passe
Sans une émotion d’écriture
Sans un opéra de tendresses
Sans un théâtre grandiloquent
Sans une partition
D’opéra frénétique
Ou sans mon film de chaque minute
De chaque instant dépassé par les événements
Ne ressemble à rien
Et me tue m’assassine sûrement
De cette ignorance
Me détruit de ne pas pouvoir accomplir
Dans l’abrutissement de chaque jour
Le dessein secret
Et étrange du héros
D’un voyage par-dessus les saisons
Dans le corps profond
Qui supporte
Transporte et puis soupire
Vers une autre contrée
Pleine de sang de veines
Et de conjugaisons muettes
La première couleur quand on vient au monde est le rouge a été publié aux éditions Le bruit des autres, mars 2011, 89 p., 12 euros (ISBN 978-2-35652-062-3)