Où je vais de vol en vol m’apprend plus sur le chemin à faire
que la digue les rails l’océan ou le passage frontière
où je vais je deviens ce nouvel autre moi-même
les pieds bien en terre et qui attend le prochain envol
j’en apprends alors plus que n’importe quelle leçon
et je n’ai besoin de rien d’autre que mes yeux mes mains
un poème un refrain pour tisser ce qui peut l’être
et si demain est un nouveau jour je sais désormais
qu’il suffit à un homme de peu de choses
pour survivre en tous lieux tous temps
loin de la fureur numérique des hommes
pour ouvrir les bras au temps qui passe
lentement doucement lorsque la route s’ouvre au matin
et que le départ laisse des traces sur le visage de la nuit
ou sur le ventre rond de la promise la terre qui ouvre ses pages
en lisant le chant des rossignols on se met aussi
à écouter les premières pluies d’automne
même si la route se révèle plus lente ou d’un coup figée
le soleil alors sert toujours de réveil à la naissance du monde
quand le temps passe et que le sommeil finit par effacer
toutes les fautes et les peines tous les remords et les regrets du verbe