volontaires
obscurcissez le ciel de vos supplices
quand des arbres nus ressemblent à des monstres
vandalisez
en spirales les mensonges élégiaques
prêchez des prières adolescentes
dans un cercueil de nuages innocents
ô vous qui restez la proie de vos ombres
et puis
dans l’actuel désarroi
seul
bouleversé
par la mort
en quête de destin éminemment politique
l’on regarde l’on se broie
sur le chemin du sens et de l'exil
abandonnées les paroles radieuses
prises au sommeil des instants
conquis sur leur néant
les peaux brunissent et se rendent à l’âge
ruinent les corps
à qui de droit
à qui parler dans une pause assénée de refrains d’eau
pour un mot phosphorescent
un cri se perd chaque soir au creux de la dernière vague
au cœur d’un chemin forestier qui s’arrête au bord des broussailles
plusieurs voix se donnent abandonnées
dans les basses d'un orchestre sudiste
ô vous qui restez la proie de vos ombres