Un moment d’inattention viendra et vous vous souviendrez de l’histoire, du moindre de ses détails, le plissement des yeux, des cris peut-être et des sous-entendus, des remarques des appels muets à l’aide, le torrent sera en eau, les feuilles tomberont en un automne de juillet, tous les jours seront clos, les villes parcourues n’auront rien vu, quand la voiture précédait les rumeurs du soleil ou le suivait pas à pas après les répétitions de l’orage oriental.
Qui étiez-vous dans cet habit d’assassinat, pour qui preniez-vous la victime d’avance désignée, prête à la torture et préférée au meurtre de lui-même ?
Je poserai les questions qui plaisent et ne blessent qu’un matricule éteint, par négligence ou bien par paresse, car le temps vous est par nature compté, et quoi que j’y fasse, le foin et l’avoine seront rentrés pour l’hiver.
Rendez-moi ma sépulture, mes fleurs, mes camélias, que l’on me donne à pousser pivoines et primevères, le silence est l’unique compagne fidèle et fière, d’autres se sont laissées aller à promener leur esprit de l’autre côté des collines, avant que de se jeter face aux visages des Pyrénées.
Muet ; seul ; prisonnier de son cœur ; de sa joie soudain répandue. La maladie part comme elle vient, tel un bonheur coupé au couteau.