17 juillet 2014
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III - le 29 avril.
devant l’émotion tenue collectée
comme dans un passé de rêves
gisent des questions sans odeur ni sons
des sentiments ténus d’avant l’innocence
lorsque tout semblait possible certain
cette sérénité d’un âge d’or
empli de toutes les innocences
c’est alors que surgit la question du doute
qui n’offre qu’un seul lendemain
quand l’impossible devient possible
avec son lot de misères communes
et de questions sans lendemain ni réponse aucune
qui est l’auteur du crime clament
les chaînes de télé en boucle
avec pour seul spectacle un tronc
d’arbre et un feu rouge qui clignote
obsédant à l’orange au-dessus d’une bâche noire
étendue sur le sol une bâche noire qui recouvre
partiellement les pieds d’un corps couvert sur la tête
couché à terre pudique de ses os sang liquides
noirâtres qui tachent le bitume uniformément
souillé dans une peinture à la Pollock ou Simon Hantaï
le sang absorbé au fil des heures lentes par le sable
la terre et le ciment de la nuit comme écrasé sans un
regard pour témoin un corps couché à l’aube du jour
qui s’éteint doucement avec pour seul avenir certain
une journée suivante de 24 heures à s’interroger
sur l’ignorance des hommes laissés sur le chemin
ce corps n’a qu’une chaussure
Published by Jean-M. Platier
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dans
Un poème pour la nuit