20 juillet 2014
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V - le 30 avril.
c’est à ce moment précis que la peur s’installe
au dehors et en dedans dans le cercle des murs et dans
le vaste monde une peur soudaine transmise comme un virus
immédiat terrifiant sans aucune explication plausible
sinon la question comment peut-on déclare le légiste
en quelques minutes massacrer le premier homme rue Pergolèse
le second rue de Cîteaux dans le 12ème et le 3ème rue Jonquoy
en face de chez feu Zao Wu Ki qui s’en fut en l’an 2013
oui comment vider un crâne un corps à trois endroits
de la même manière et à la même heure en l’espace
de quelques secondes horlogères comment si c’était
un complot ourdi de la plus extrême violence organisée
des meurtres un crime sordide assourdissant démesuré
je suis nous sommes à merveille spectateurs enjoués
du sort qui sommeille réveille même les morts
qui ne sont qu’objets mystères inanimés après avoir été
la police scientifique bien méritante en ces heures
sous l’applaudimètre dit à l’écran qu’elle n’a aucune
idée sur la cause des morts qui ne soufflent mots
à l’heure de la nouvelle affichée sur les bandeaux et sur twitter
ils gisent couchés par la force de tous les diables
gisants dissimulés sous des bâches blanches ou noires
leur plastique se ferme alors comme une seconde peau
les masques officiels se taisent donnent le prénom des
victimes comme dans des sketchs de télé réalité
qui proclament le faux pour écraser le vrai alors
que le maire de la ville se dit très choqué de la situation
et qu’il prend toutes les mesures pour affirmer sa détermination
devant ces événements peu civilisés et il demande au préfet
de police de se mobiliser instamment envers lequel il exprime sa plus totale
confiance devant un éminent fonctionnaire qui a fait ses preuves par ailleurs
en tant que serviteur de l’Etat et qu’il saura n’en doutons point se montrer à la hauteur de la plus haute ambition républicaine pour sauver chaque citoyen de la gangrène qui menace l’unité de l’ensemble des communautés avec tout le respect dû à tous les électeurs y compris ceux de l’opposition qui rejoindront n’en doutons pas l’unité face à l’abject et cætera et cætera
Published by Jean-M. Platier
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dans
Un poème pour la nuit