13 septembre 2014
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XV - le 9 mai.
à ce point précis du poème policier
on ne rigole plus
on se regarde au petit jour dans la rue
en chiens de faïence pour reconnaître son prochain
qui découpe broie et dévore les cadavres
et de dégoût on s’imagine disparaître dévoré
par des dents cannibales de monstres déshumanisés
précipités à l’aune de la crise sur la route
abandonnés repères sensibles de l’humanité
vacille de ses monstres qu’elle a fabriqués
à la boucherie comestible de l’anxiété
on se demande qui sera le prochain
c’est la meilleure blague de Libé
des client de putains en sont morts
par le petit bout et bienheureux
celui qui meurt béat
qui n’a conscience du mal qui peut l’emporter
dehors il pleut de plus en plus
il ne fait pas trop froid
le climat est devenu lourd
digne des Tropiques triste sir
et le jour n’en finit plus de mourir chaque jour
le président a dit haut et fort
d’un ton martial initié par des communicants
chers en jachère qu’il était prêt à ressembler
à son immense aïeul quitte à reprendre son profil
le temps d’un reportage d’une campagne ou d’une
photographie prêt à mobiliser toutes les forces
de l’ordre y compris l’armée et toutes les bonnes
volontés pour arrêter cette 5ème colonne cette folie
qui détruit et corrompt jusqu’au cœur des hommes
mine le pays ses restaurants opéras et boxons
car on ne peut vivre de cette manière sur la terre
apeurés enfermés en étant le gardien de sa propre prison
il prend le temps que dure l’image
la posture de celui qui veut en découdre de l’imposture
Published by Jean-M. Platier
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dans
Un poème pour la nuit