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31 mars 2018 6 31 /03 /mars /2018 16:09

EPISODE n°4

Écrire un roman, c’est écrire / décrire la vérité pour dire le mensonge véritable qu’est le fait de mentir en vrai, comme disent les enfants… Non comme le mentir–vrai préconisé et théorisé par Louis Aragon dans ses romans où il a menti pour cacher sa vérité d’homme, sur lui-même.  Non ; mais pour dire et signifier en écrivant le vrai pour dire le faux, l’inventé, l’irréel, ce qui n’a pu avoir lieu ou alors pas de la même façon que la narration des faits, comme dans un procès-verbal de police. Sans qu’il soit besoin de justifier, de se justifier, ce qui relève de la mémoire, de tous les protagonistes ou celles des survivants, pour confronter le réel à la vérité. D’ailleurs, qu’est-ce que la vérité ? Le mensonge de la fiction ne peut jamais traduire la stricte vérité de l’instant passé, perdu à tout jamais.

Je m’inscris avec VACANCE totalement dans cette vérité fausse, cette vérité du moment où l’action s’est déroulée, pour laisser la seule place à la création. D’une autre chose que le réel. Car la fiction est toujours en deçà de la réalité. J’en suis profondément convaincu.

Mais est-ce que je mentirais en disant cette vérité ? En l’écrivant… Est-ce que je me mens en traduisant aujourd’hui à l’âge que j’ai les souvenirs d’avant ma naissance, ou celle du narrateur. Comment dire ce que l’on ne sait plus ? Et comment dire et traduire, comme une langue étrange, étrangère, et porter ce passé de défaites qui ne passent plus, en portant ce passé pesant plus lourdement encore pour ma nation que pour moi-même…

J’ai menti en écrivant, en racontant des histoires, à ma famille, mes proches, mes amis et les lecteurs que je ne connais pas. Pour mieux les emmener sur le terrain de jeu où je veux qu’ils se présentent, à la fois unis et métamorphosés par les mots, les sentiments, les histoires, les rires et les larmes, le dégoût de moi, de vous et toutes les interrogations soulevées et portées, tel un nouveau Sisyphe soulevant une charge inutile à perpétuité.

Car à quoi sert une œuvre si elle ne dérange rien ni personne, jamais ?

J’aurais pu commencer le roman par la formule « Il était une fois… ». Mais VACANCE n’est pas un récit pour enfants sages. C’est un cri. Un hurlement plutôt pour faire ressortir du corps et de l’âme ce qui pèse sur notre société depuis trop longtemps et qui fait que les Français sont sous anxiolytiques, sous alcools ou substances hallucinogènes, pour les maintenir sous la tutelle symbolique et bien réelle d’une oppression bien cachée, dissimulée et que tous ou presque subissent chaque jour que dieu fait. Et que tous acceptent. Vous comme moi.

Lorsqu’il y a vacance, il y a le vide, l’absence. Et la nature a horreur du vide. Méfions-nous à ce que toutes les absences et vacance ne soient remplacées sous peu par ce que nous ne voudrions pas. Jamais !

 

VACANCE, roman, publié en mars 2018 aux éditions Au Pont9

(toute commande peut se faire en libraire, FNAC, points de ventes… vous serez livré de 48 à 72 h plus tard).

 

Parution : VACANCE, roman, mars 2018
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