En donnant à lire et à voir je reprends lien avec ma légende en me racontant une histoire pour aider les enfants à dormir je reprends le fil des vingt-cinq générations passées qui n’eurent pour loisir que le temps d’apprendre à survivre contre le froid la guerre et la faim je sens leurs peines et leurs joies faibles de respirer parfois sous la liberté du souffle chaud d’un soleil peu généreux dans les montagnes qui les virent naître malgré eux
En donnant à lire et à voir ce qui ne peut être entrevu derrière le calme des poèmes jetés au silence des couloirs c’est la tentative de relier l’homme connaissant au jeu de rôles dont les règles induites mènent nécessairement à des catastrophes volontaires
Des fables régissent désormais l’impossible avenir où l’on s’ennuie souvent faute de savoir vivre
La poésie n’offre pas de plus-value hormis le spectacle offert par ceux qui possèdent l’étoffe de poète et qui vivent de leur représentation
En fait ils vivent par la poésie
Ils prennent mais le rendent bien
Ils ne jouissent jamais comme des banquiers ou des actionnaires contents d’eux
Recouvert d’une lente couche de poussière
La musique résout et secoue tous nos problèmes