Appeler le lendemain
C’est se tourner en vain vers un passé pré-supposé qui appartient à une sorte d’inventaire et où la frontière entre le réel et le vécu intériorisé n’est pas claire
C’est réapprendre ce passé qui n’a d’existence tangible que le souvenir lointain indirect que l’on en garde dont le résultat n’est qu’une interprétation a posteriori de ce qui s’est passé dans les faits
Ecrire le passé est aussi improbable que de prévoir l’avenir alors que personne n’a tenu de micro enregistreur et de caméra pour saisir à l’instant précis dans une situation donnée de ce qui fut dit de ce qui fut sous-entendu et dans quelle posture quel regard quelle attitude générale qui peut remettre en question par le recours à l’ironie ou de l’interrogation le sens clairement déchiffré dont un seul et unique émetteur a voulu dire un message alors que certainement l’interlocuteur n’a éventuellement ni saisit et le contenu et le texte et qu’il s’est ainsi fourvoyé sur le sens
La poésie nettoie cette hécatombe de quiproquos potentiels et inonde de sa sagesse les univers réduits à l’unité des centaines que dis-je des milliards d’hommes qui depuis sont seuls
Aujourd’hui
ne restent
que les évidences
pourtant
si éloignées
des préoccupations
militantes
Aujourd’hui se meurt
d’ennui
Souvent les meilleurs instants sont les préliminaires une philosophie préparatoire de l’attente ce qu’il y a de meilleur
Allez
je
vais
faire
cuire
l’eau
des
pâtes