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14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 16:12

Industrie

 

 

à Valère Staraselski

 

 

 

JE VOUDRAIS dire la peur… Les miens ont fui la révolte, les exécutions sommaires, les viols des femmes par les marrons… Ils n’ont pu aller que dans la montagne, fuyant les villes, le port… Ils voulaient vivre loin des massacres. Et les mois ont passé, des années peut-être et un bateau a fini par arriver ; les soldats ont débarqué, quelques dizaines, cent… ils ont rétabli l’ordre en tuant, en brûlant les cases, en tirant au canon sur les villages et bien sûr en violant les femmes… Dans une logique toute guerrière. Il a fallu du temps pour oublier, mais les ancêtres sont restés dans la montagne, entre eux. Et cela dure depuis deux siècles et demi… Ils sont maintenant fous, tout roux (rires). Ils sont tous tout fou… Plus personne n’est allé chez eux. Ils règlent leurs affaires, en famille comme on dit.

 

Ma mère est partie, avec ma sœur et moi. Et puis elle nous a rendu… Elle en avait assez de jouer à l’amour maternel. Je comprends, c’est un rôle qui ne doit pas être surjoué, quand on tient à ce rôle… Alors quand on y tient pas… Elle est partie, en avion, loin en Amérique faire la révolution sexuelle. J’espère pour elle qu’elle en a bien profité. On l’a attendue tous les soirs pendant très longtemps, avec ma sœur, au milieu de la tribu de rouquins. C’est là que j’ai appris à boire le rhum… et à fumer. Le tabac, les feuilles, toutes les herbes… à onze ans, j’ai beaucoup plané. La cousine m’a dépucelé à douze, mais c’était pas bien. J’aurais voulu commencer par des blacks. Elles étaient plutôt attachantes les frangines… Mais je venais de la montagne et je crois qu’un atavisme historique engendrait une certaine méfiance à l’égard du petit blanc. Et si on avait survécu il y a si longtemps, c’est que mes ancêtres avaient dû jouer de la machette ou du fusil à pierre…

 

Elle n’est jamais revenue… ou bien je ne m’en souviens pas. Au lycée, à la ville, j’ai été mis très vite de côté, et les filles me fuyaient, avec mes dents sales et jaunies prématurément. Mes boutons purulents ne parlaient pas pour ma défense… Je n’aimais pas me baigner dans les cascades, pas doué pour le sport. Tandis que les gars de ma classe, baraqués, puissants, et virils… En excursion j’ai surpris Sophie sucer le nègre Virgile… J’ai compris là que j’étais disqualifié dans le grand combat pour le sexe. J’ai pratiqué le cinq contre un obstinément… Ils nous avaient chassé dans la montagne et voilà que maintenant ils nous piquaient nos femmes. C’est une valeur historique récurrente que la différenciation entre les races se fonde sur l’appropriation de la gent féminine. Marx avait raison sur ce point… Je ne sais pas si Goebbels avait réfléchi sur la question. L’absence de femmes rend, selon Lovecraft, une société bancale, chargée de prophéties négatives, transformant fondamentalement de fait une société patriarcale, en absence de référents, tout simplement.

 

C’est pourquoi l’anthropologie est une source infinie dans la quête du roman.

 

La philosophie de comptoir ne m’intéresse pas. Je préfère jouer aux cartes dans un bar de campagne en sirotant des Ricard.

 

Je me moque de l’avenir du monde car il n’en a pas.

 

La poésie est une barrière de fumée qui cache les poils des femmes.

 

Un enfant est toujours là où il ne devrait pas être… Telle est la question.

 

Je voulais ne rien faire. Ne rien faire et le dire.

 

J’ai toujours rêvé d’être un excellent musicien, un chanteur qui fasse vibrer les adolescentes. Aujourd’hui je peux dire que j’en suis un, avec les deux facettes réunies dans mon unité bicéphale.

 

La bourgeoisie est un état assez enviable, tant qu’il y aura des bourgeoises à baiser.

 

Je n’aime pas dégrafer mon pantalon devant l’ignorance.

 

Je suis en éternelle quête épistémologique. Je suis un poète épistémologue !

 

Il y a certainement un élément supra-humain, dans l’espace ou dans une autre dimension inconnue, supérieure à l’intelligence.

 

Je me définis comme un philosophe atemporel…

 

C’est indécent de travailler par les temps qui courent…

 

J’aspire à ma liberté et l’évalue à un million et demi de dollars, approximativement…

 

Je serai enterré au cimetière du Montparnasse à côté de Charles… Baudelaire.

 

Je suis blanc et je vous emmerde…

 

En fait, je me rends compte que je suis le nouveau et génial Gainsbourg moderne.

 

J’ai compris le mouvement de la société ; si je deviens « travlingue », je me ferai appeler Céline…

 

Fumer mes clopes en public entre l’annulaire et le majeur, en tordant la gueule : C’est la seule et véritable  ambition littéraire que je me porte.

 

 

 

 

 

 

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